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Publié par Delphine E. Fouda

Paul Eric  Kingue révoqué de ses fonctions de Maire de  la commune Njombe-Penja s’en remet à la justice Divine.  Par  décret présidentiel du 2 juin dernier,  ce maire élu en  2007 a été sanctionné pour des motifs que seuls le régime de Paul Biya sait fabriquer. Du fond de sa cellule de la prison de Nkongsamba où il est détenu, le maire déchu a adressé une nouvelle lettre ouverte au chef de l’Etat, président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.



Paul Eric Kingue in Le Jour quotidien du 06/06/2008: Lettre ouverte a son excellence Paul Biya, president de la republique du Cameroun

 

 

 

 

 

Excellence Monsieur le Président de la République

Au cours du journal de 20h du 02 juin 2008 et à travers la CRTV-RADIO, le journaliste lisait le décret me révoquant de mes fonctions de Maire, contre toute attente. J’avoue avoir été surpris par ce texte parce qu’initialement, dans la première lettre que je vous adressais, je dénonçais n’avoir jamais été entendu tel que l’exige l’article 94 de la loi de 2004/18 fixant les règles applicables aux communes dans sa section III portant suspension, cessation des fonctions et substitution de l’exécutif communal.

Je cite : « En cas de violation des lois et règlements en vigueur ou de faute lourde, les paires et adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par arrêté du Ministre chargé des collectivités Territoriales pour une période n’excédant pas trois mois. ». A moins, Monsieur le président, que je me sois trompé sans doute parmi des millions de Camerounais, je pensais alors que les lois sont un ensemble de textes qu’une République se donne, dans le but de réglementer la vie en société.
Il est possible, Excellence, que je me soit trompé. Si c’est le cas, je m’en remets à Dieu notre créateur, pour lui rendre grâce de ce qu’il a bien voulu réserver pour moi, après tant d’années d’efforts consentis pour défendre mon parti et vous-même, à NJOMBE-PENJA . Seulement , disais-je, Monsieur le président de la République, que les lois exigibles aux uns et pas aux autres me semble faire de notre pays une vaste étendue d’injustices humaines regrettables que notre seigneur, le Dieu tout puissant, ne pourrait jamais élever parmi les Etats responsables.
Autrement dit, pour qui et pourquoi les lois sont-elles faites ? Pourquoi les l’Etat investi-t-il tant pour se les approprier ? Comment comprendre Excellence, qu’un acharnement du Ministre d’Etat à l’administration Territoriale débouche à une révocation dont la procédure était viciée à la base.
Doit-on comprendre qu’au Cameroun, le patriotisme ne devrait pas s’exprimer Publiquement ? Pourquoi exiger que les sociétés expatriées de NJOMBE-PENJA payent leurs impôts, donne lieu à  une révocation illégale, forcée, montée, sans doute tripatouillée par les auteurs différents de vous sans aucun doute par le Ministre Marafa Hamidou Yaya ?
Comment les Camerounais et moi devons nous comprendre cette révocation.
Est-ce une proposition faite aux magistrats de Nkongsamba de me condamner sans preuves

Parce que jusqu’ici le dossier est pendant dans leur juridiction et aucune preuve de ce qui m’est reproché n’est dégagé de l’information judiciaire déjà bouclée, j’invite à travers cette lettre, journalistes, juristes, Ong des droits de l’homme à assister au procès en sorcellerie dont je fais l’objet pour vivre en direct, les débats qui ne peuvent qu’accoucher d’une souris, si les lois sont respectées.
Au commencement, était une histoire de grève que j’étais soupçonné d’avoir financé. Cette issue n’ayant pas prospéré, elle a été abandonnée et on en parle de moins en moins. Aujourd’hui, on me reproche un détournement d’une somme de 1.400.000 Fcfa (un million quatre cent mille francs), ayant servi pour la réception de 800 invités lors des cérémonies d’installation de l’exécutif de la commune de Pendja. Pourtant parmi les 800 invités à cette fête, toutes les personnalités du Moungo en commençant par le préfet y ont été bel et bien invités et y ont mangé et bu. La cérémonie a bel et bien eu lieu et avec tout ce qu’une cérémonie d’une telle taille aurait requis, en faisant le ratio entre la somme dite détournée (1.400.000 Fcfa) et 800 invités, la honte de porter l’accusation de détournement m’envahit. Cette somme a servi tantôt pour la location des chaises, bâches, couverts, boissons, repas… Je laisse le soin à chaque Camerounais d’essayer dans les calculs pour constater qu’un repas à coûté en moyenne 600 Fcfa, insuffisant même pour les « tournes-dos », (restaurants de fortune qu’on trouve aux abords des routes). Et parlant de ce décaissement fait par mon receveur, aucune décision légale signée par et approuvée par le préfet n’a jamais été présentée au juge d’instruction pour démontrer ma participation au décaissement ayant servi pour cette réception. La décision que j’ai signée et visée par le préfet n’a jamais été payée par le receveur municipal.
Il m’est enfin reproché d’avoir imité la signature du préfet  du Moungo, ce que l’information judiciaire n’a pas pu établir. Le document établi comme étant faux, étant une copie et non l’original de celui incriminé. A la demande de mes avocats de voir l’original de ce document incriminé, le juge nous a brandi une copie et mention a été faite dans son procès verbal de l’absence de tout original du document incriminé. C’est pour permettre aux Camerounais de connaître la vérité dans cette affaire que j’invite chacune et chacun de venir personnellement vivre ce procès pour comprendre que je ne suis broyé que par une machination bien huilée par le ministre Marafa Hamidou Yaya, qui a attendu 06 jours après votre départ en Europe, pour concocter comme des gris-gris, un décret que la CRTV n’a pas eu le courage de lire dans de ses éditions (ni à 23h, ni à 06 h le lendemain.
En somme Excellence, j’ai été accusé, jugé, condamné par le MINAT avant que la justice de la République ne se prononce. Gloire à Dieu !
Seulement, la logique aurait voulu que ma responsabilité soit établie par la justice pour qu’intervienne une quelconque révocation. Si c’est le sort qui m’est réservé par DIEU, je l’accepte avec beaucoup de courage car lui seul, du haut, réservera à chacun une place aussi longue fut-elle.
Quelque soit l’issue du jugement, je ferai déposer sur la table du conseil supérieur de la Magistrature, la décision issue du Tribunal de grande instance de Nkongsamba pour relecture.
Dans l’espoir que la justice soit faite dans ce dossier, et en attendant, un recours contentieux sur la Révocation prononcée sera engagé dans les prochaines heures par mes conseils, parce que nous restons convaincus que cette révocation et illégale.
Très haute et parfaite considération.

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