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Publié par Delphine E. Fouda

Venant Mboua,www.cameroonvoice.com, 24/10/2008. Le dernier camerounais devrait quitter le Canada ce jour.
Dieudonné Oyono, Coordonnateur du Programme national de gouvernance, occupait encore sa suite à l'hôtel Omni à Montréal, ce jeudi, 23 octobre 2008. Il devrait quitter le Canada en fin de journée. Pléthorique, contenant près de 100 personnes, la délégation camerounaise n'a pu rentrer au même moment. Il leur aura fallu un avion tout entier.

En dehors de Paul Biya et de sa famille femme, tous les enfants, quelques proches parents aussi), il y avait l'équipe de son épouse, qui avait souhaité, elle aussi, mener des activités au Canada, en marge du sommet. Des contacts pris par les autorités consulaires auprès de certaines fondations et associations n'ont cependant pas prospéré, pour des raisons de dysfonctionnements entre les responsables de la présidence et ceux du Haut commissariat à Ottawa. Chantal Biya est d'ailleurs restée nerveuse tout au long de son séjour. Les journalistes Enanga Kebbi et Marc Ongmba, régulièrement affectés au service de l'épouse du président, auront finalement chômé. Un voyage pour rien.

Tout comme les nombreux ministres qui accompagnaient Paul Biya: en dehors de René Sadi, Henri Eyebe Ayissi, Paul Atanga Nji, Belinga Eboutou, Jean-Baptiste Beleoken qui étaient de son entourage immédiat, et qui ont repris l'avion avec lui lundi, 20 octobre à 18h, il y avait aussi, Essimi Menye, Mbarga Atangana, Louis Paul Motaze, Helle Pierre, etc...  Il y avait également des ambassadeurs, venus de France, du Brésil, des Etats-Unis d'Amérique ainsi que certains de leurs proches collaborateurs. Le Loews Concorde, un hôtel 4 étoiles situé derrière l'Assemblée nationale du Québec, semblait envahi par le Camerounais. Avec les rutilantes voitures louées pour chaque ministre et chaque haut responsable de la délégation, le Cameroun s'est rerouvé avec près de 70 véhicules. Qui ont coûté plus de 100 000 dollars.

Il faut y ajouter les frais d'hôtel et les faux frais occasionnés par la consommation des repas et des boissons dans les deux hôtels qu'occupait la délégation. En effet, les restrictions imposées par le Haut commissariat du Cameroun ont été balayées, suite à la grogne de certains membres de la délégation qui exigeaient leurs repas à l'hôtel.

Lorsque viendra le moment des comptes, on constatera que cette expédition camerounaise a coûté au bas mot 1 million de dollars au Cameroun. Et pour quels résulats ?

La colère du Corim (Conseil des relations internationale de Montréal)

Les travaux programmés à la Francophonie méritait-ils un tel déploiement gouvernemental ? La presse ayant carrément été exclue des salles de réunion, aucune transparence n'apparaît donc sur le déroulement des travaux. Ainsi, on ne peut savoir quelle a été l'efficacité des délégués camerounais dans le lobbying pour la candidature de Maurice Kamto à la Cours internationale de Justice. Seulement quatre personnes étaient admises par délégation dans la salle des travaux. Paul Biya a choisi d'être avec Henri Eyebe Ayissi, Martin Belinga Eboutou, René Sadi et...  Franck Biya.

Dans la journée de samedi, des délégués camerounais ont été aperçus dans les couloirs du Centre des congrès, traînant avec les dossiers de lobbying pour Maurice Kamto. Ces dossiers ont finalement été récupérés plus tard par Henri Eyebe Ayissi, pour les amener en salle.

Pendant les trois jours qu'a duré le sommet, la délégation camerounaise n'a accordé aucune interview, n'a fait aucun communiqué. Alors que les délégations des autres pays s'invitaient dans le centre des médias, donnaient des interviews aux médias canadiens et internationaux, l'équipe de Paul Biya se contentait de sa Crtv: ainsi Biya a reçu l'ancien Premier ministre Jean Chrétien ainsi que les représentants de la société Rio Tinto, à huis clos, en la seule présence des journalistes de la Crtv. Comme bilan de la communication à Québec, le Cameroun n'affiche que cette page entière du journal le Soleil de dimanche, 19 octobre, consacré au colonel Kenmoe Samson, arrêté en état d'ébriété au volant et conduit à la prison d'Orsainville ou il a passé la nuit du 17 au 18. Ou encore ce portrait sur la télévision RDI, qui dépeint Paul Biya comme un homme qui s'éternise au pouvoir, dans un pays comptant parmi les plus corrompus au monde!

Paul Biya n'a même pas pu répondre présent au forum économique de Montréal, dont il était l'un des trois présidents invités; de même, il n'a pas pu honorer ses compatriotes de sa présence à la soirée organisée en son honneur, le 20 octobre. Une initiative qui avait déjà soulevé beaucoup de passions et dont les initiateurs porte la honte de l'échec aujourd'hui, alors qu'ils ont tout fait pour créer enfin une communion entre Paul Biya et l'une des communautés camerounaises en terre étrangère.

On pourrait donc aujourd'hui se demander, à quoi auront donc servi tous ces millions dépensés en quelques jours. Si non à payer la villégiature de quelques privilégiés qui accomapgnent un chef d'État visiblement vieilli et absolument fatigué, comme que le témoignent les traits de son visage et son pas lourd et hésitant.


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