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Publié par J.M. SOBOTH

soboth2De source proche du Président ivoirien Laurent Gbagbo, ce dernier se concentre désormais sur son adresse prévue le jeudi 28 février prochain, c’est-à-dire à la fin du marathon actuel à la Cour Internationale de Justice de La Haye.

Au cours de cette intervention très attendue -- qui durerait entre 30 minutes et 45 minutes --, l’historien marquera éventuellement l’histoire de la Cour vers une jurisprudence sur la néo colonisation française.

Très apprécié des pensionnaires du centre de détention de Scheveningen ainsi que de son personnel, Laurent Gbagbo et son équipe ne se feraient pas d’illusions sur les vrais enjeux multilatéraux du procès. Jusque-là, la présidente de la Cour, la juge argentine Silvia Fernandez de Gurmendi, montre une volonté de probité qui bénéficie au conseil, Me Emmanuel Altit. Il en est d’ailleurs de juges de la Cour comme l’Allemand Hans-Peter Kaul qui a dénoncé ouvertement les méthodes de l’ancien procureur argentin Luis Moreno Ocampo – remplacé «très politiquement» par la Guinéenne Fatou Bensouda pour donner une couleur «interafricaine» à la joute.

De fait, l’équipe à Gbagbo sait que le dénouement final du procès dépendra du rapport de force du moment, notamment d’un ou de plusieurs membres du conseil de sécurité de l’ONU décidant de faire pression sur Paris qui en pilote la destinée.

Se sachant soutenu par ses compatriotes et d’autres Africains, Gbagbo aurait néanmoins repris du poil de la bête. Les médias même parmi ceux traditionnellement thuriféraires d’Alassane Ouattara comme Jeune Afrique le reconnaissent volontiers. Au cours d’un entretien avec EventNews TV, Alain Cappeau, conseiller de Laurent Gbagbo, affirme avoir «rarement vu Laurent Gbagbo dans un tel état de résilience» tout en reconnaissant que tout dépendra du lobbying.

Nombre de pays anglophones lui apportent déjà soutien total à l’instar de l’Afrique du Sud ou encore l’Ouganda dont le Président, Yoweri Museveni, a rempli les conditions pour l’accueillir en cas de liberté provisoire. D’après son conseiller, Gbagbo ne se prend pas pour un chef d’État spolié mais désormais comme un homme à qui il échoit «un apostolat» : celui de la vérité historique.

Ainsi, nul ne se leurre sur la position de Paris. Le Président français François Hollande dont la seule volonté ferait basculer le procès joue à fond la continuité de Nicolas Sarkozy sur la question ivoirienne. L’Élysée soutient Alassane Ouattara dont l’affaiblissement atomiserait le rôle trop précieux joué par ce dernier dans l’offensive africaine de Paris pour renforcer le contrôle stratégique dans les ex colonies. Montrer de la souplesse à l’égard de Gbagbo serait en effet offrir plus d’espace stratégique au démon anglophone et panafricaniste officiellement persona non grata à Paris.

J.M. Soboth

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